Louis Pasteur et Robert Koch

Louis Pasteur et Robert Koch

Depuis le début du confinement de nombreux virologues s’invitent quotidiennement sur nos écrans pour nous expliquer l’épidémie de #COVID19, son évolution, ses conséquences, la progression et l’attitude à avoir pour nous protéger. En France l’institut Pasteur est devenu l’un des visages de la crise, tandis qu’en Allemagne,  c’est l’Institut Robert Koch qui est  chargé de la surveillance de l’épidémie de #COVID19. Le point de presse quotidien de son directeur, rythme les jours et les semaines. Mais qui étaient Louis Pasteur et Robert Koch?

Une rivalité à la fin du XIXème siècle

Légendes de la science, le Français Louis Pasteur (1822-1895) et l’Allemand Robert Koch (1843-1910) se sont affrontés à l’heure de la découverte de la transmission des maladies par les microbes. Un tournant captivant dans l’histoire de la médecine.

À la fin du XIXe siècle, le chimiste Louis Pasteur, déjà célèbre pour ses travaux sur la fermentation, a l’intuition que des micro-organismes pourraient être à l’origine des maladies infectieuses. Mais c’est à un total inconnu que l’on en doit la démonstration scientifique : médecin de campagne, Robert Koch est parvenu à identifier la bactérie responsable de la fièvre charbonneuse, qui décime les troupeaux. Vexé, Pasteur affine les résultats de son concurrent avec un coup d’éclat : en 1881, il inocule une forme atténuée de la maladie du charbon à une cinquantaine de moutons. La campagne de vaccination est couronnée de succès et le Français est acclamé par-delà les cercles scientifiques. Mais publiquement, Pasteur omet de mentionner les travaux de Koch. La rivalité entre eux s’intensifie alors, exacerbée par l’antagonisme entre leurs deux pays. Tuberculose, choléra, rage, peste, diphtérie… : à travers leur duel, la lutte contre les pandémies de l’époque connaît des avancées

Le chimiste français et le médecin allemand ont été deux des principaux artisans d’une même révolution médicale dans la deuxième moitié du XIXe siècle: la découverte des bactéries à l’origine des maladies. Ils ont, chacun de leur côté, démontré que les maladies infectieuses qui décimaient les populations européennes n’étaient pas dues à la génétique ou au mauvais sort, mais à des «agents pathogènes» observables au microscope. Pasteur et Koch sont ainsi considérés comme les cofondateurs de la microbiologie. Rivaux et de tempéraments opposés, ils n’en ont pas moins suivi des chemins assez différents.

Le savant français, inventeur de la «pasteurisation», est entré dans l’histoire avec la découverte des vaccins, notamment contre la rage. De son côté, Robert Koch a commencé sa carrière dans une bourgade de Prusse. Constatant qu’un mal mystérieux décimait les troupeaux, il réussit à démontrer que cette «maladie du charbon» était due à une bactérie.

Repéré, il fut appelé en 1880 à rejoindre l’Office impérial de santé à Berlin. Il y développa des méthodes de recherche novatrices pour rendre les bactéries visibles: la microphotographie, les boîtes de Petri et des procédés de coloration.

Le 24 mars 1882, Robert Koch fit une annonce solennelle. Il avait découvert le bacille responsable de la tuberculose. Le fameux « bacille de Koch »… Cette avancée historique le rendit mondialement célèbre du jour au lendemain. Elle lui a valu l’obtention du Prix Nobel de médecine en 1905.

Koch mena en outre d’importants travaux sur le choléra en Inde et consacra de nombreuses années de sa vie à l’étude des maladies tropicales.

De retour à Berlin, il dirigea le nouvel Institut pour l’hygiène, où il continua à développer la bactériologie. Le lieu attira des chercheurs du monde entier. En 1891, il prit la tête de l’Institut Royal de Prusse pour les maladies infectieuses, qui porte aujourd’hui son nom.

En 1892, il contribua encore à endiguer une grave épidémie de choléra à Hambourg. Il mourut le 27 mai 1910 à Baden-Baden des suites d’un infarctus. Si vous voulez savoir davantage sur ces deux grands chercheurs, nous vous recommandons de regarder le documentaire de ARTE «Pasteur et Koch ».